Saint-Denis-sur-Loire et le peintre Bernard Lorjou 

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018


Quelques kilomètres au nord-est de Blois, le village de Saint-Denis sur-Loire a connu les aléas de l'histoire en raison de ses sources d'eau ferrugineuse.

Un de ses plus beaux monuments, le château Hurtault, du XIIIe siècle, transformé en château et thermes témoigne de cette aventure. Fontaine sacrée pendant l'antiquité, ses eaux minérales sont très appréciées dès la Renaissance. Le lieu tombe en désuétude durant les siècles suivants puis une station hydrothérapique ouvre ses portes en 1853. Le village se renouvèle alors et s'enrichit de chalets balnéaires mais le choléra en 1865 puis la guerre de 1870 entraînent la fermeture de la station.

Malgré plusieurs projets grandioses elle n’est pas réouverte. Le rêve d'une cité hydrothermale est balayé par la crise de 1929 ; l'aménagement des deux rives, projeté dans les années 1960, dont le grand public se moqua en l’appelant le « Las Vegas » du Val de Loire, est également abandonné.

C’est ce village calme aux rêves mondains que le peintre Bernard Lorjou (1908-1986) choisit pour se retirer à la fin de sa vie. Dans les années 1920 cet artiste atteint le succès avec ses dessins de tissus créés pour les grandes maisons de haute couture. Dans les années 1940 il expose avec les expressionnistes. Natif de Blois, il vit et travaille à Paris et se bat pour ses idéaux artistiques. Fervent combattant de l'art figuratif, il réalise des sculptures et des tableaux monumentaux tout en réagissant aux événements politiques. Il dénonce les dictatures, le racisme et l'art officiel. Artiste rebelle, mais aussi très reconnu, il est exposé tant en France qu'à l'étranger.