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L'histoire sociale liée aux ardoisières
Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018
Face à des conditions de vie et de travail difficiles, les carriers luttent très tôt pour obtenir un meilleur sort. En 1790, ils s’unissent avec des ouvriers du port et des manufactures pour protester contre la cherté du blé. La manifestation se termine dans le sang. En 1851, une société secrète est créée afin de rétablir une république démocratique contre le régime de Napoléon III, elle recrute notamment des ardoisiers. Le 26 août 1855, c’est l’insurrection à Trélazé et à Saint-Barthélemy. Près de 600 carriers marchent sur Angers en chantant La Marseillaise, la révolte est contenue avec des centaines d’arrestations et la condamnation de 150 insurgés. Les responsables sont déportés à Cayenne. Vers 1860, le manque de main d’œuvre incite le patronat à recruter en Bretagne. En 1890, les Bretons constituent 40% de l’effectif. A la fin de la Première guerre mondiale, on recrute des Espagnols puis pendant les Trente Glorieuses : des Portugais en 1965, des Marocains en 1967, des Tunisiens en 1968 et des Turcs en 1975. Comme dans toute autre industrie, les femmes sont employées pendant la Première guerre Mondiale, ces emplois (fendeuses, rouleuses -transport et déchargement de wagonnet- affûteuses d’outils) disparaissent après la Seconde Guerre mondiale. Afin d’attirer et de fixer la main d’œuvre, le patronat fait construire des logements ouvriers avec jardin. Le premier coron est construit aux Tellières en 1866-1867. En 1903, ces maisons sont près de 300. En 1926, un tiers des ouvriers est logé par la Commission des ardoisières d’Angers. Patronat et clergé organisent aussi des loisirs dès la fin du XIXe siècle. Des sociétés de boule de fort, une salle de spectacle, un cinéma et une bibliothèque voient le jour. Les enfants vont au patronage, la pêche à la ligne et le jardinage complètent les subsistances. La chambre syndicale des ouvriers ardoisiers est constituée en 1890. En 1904, la Fédération des ardoisiers est créée et adhère à la CGT. La journée de travail passe à 8 heures en 1919, le régime de retraite est mis en place en 1920 et le statut du mineur en 1947. De 1890 à 1947, les ardoisiers de Trélazé mènent 54 grèves, en 1948, 1955 et 1968 pour l’amélioration des conditions de travail, celles des années 1980 et 1990 pour préserver les emplois et les dernières contre la fermeture. Le dernier puits le n°7 Monthibert construit en 1976 sur le site des Grands Carreaux employant encore 153 salariés ferme en novembre 2013.
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