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Langeais : habitat troglodytique
Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018
L’habitat creusé, une caractéristique forte du patrimoine ligérien
« Le Val de Loire compte un nombre absolument incalculable de cavités souterraines. » Bernard Tobie, président de l’Association Carrefour Anjou-Touraine-Poitou.
« Elles sont essentiellement anthropiques, c’est-à-dire creusées par l’homme. Pour quelles raisons ? Et bien tout simplement pour extraire du matériau, cette roche calcaire qu’on appelle le tuffeau qui a servi pour le bâti historique de toute la région mais les cavités ont aussi été creusées par l’homme pour y résider, c’est ce qu’on appelle l’habitation troglodytique. L’autre intérêt de la vallée de la Loire c’est aussi que l’on trouve un concentré de toutes les formes de troglodytisme : troglodytisme de coteaux qui s’enfonce perpendiculairement dans le coteau mais aussi troglodytisme de plaine qui s’enfonce verticalement. Nous avons deux types de coteaux le long de la Loire : le coteau sud est un coteau falaise et le coteau nord qui est un coteau en pente douce avec terrasses. » En tout cas ces cavités ont été régulièrement occupées par l’homme dès l’Antiquité avec un abandon partiel au cours du XXème siècle.
« Alors il y a eu deux types d’occupations humaines : une occupation temporaire dans le cadre de ce qu’on appelle le souterrain aménagé dont certains étaient des souterrains refuges où la population se réfugiait dans toutes les périodes de troubles, les invasions vikings, les guerres entre les Plantagenets et le Royaume de France, la guerre de Cent ans, les guerres de religion, et sans doutes les guerres de la Révolution. Mais l’occupation a été aussi permanente, c’est-à-dire que ça a servi de résidence aux populations de paysans, d’artisans mais contrairement à ce que l’on pense ça aussi été occupé par la noblesse et le clergé puisque nous avons de l’habitat seigneurial, on a des chapelles souterraines et probablement dans les premiers temps des ermitages. Ces habitats étaient surtout regroupés en hameau, on n’a très peu d’habitats isolés.
Au point de départ on a donc des formes intérieures plus arrondies avec des façades monolithes c’est-à-dire la roche elle-même et ça évolue à l’intérieur vers des formes beaucoup plus rectangulaires et des façades maçonnées. Alors dans le temps on observe aussi une sortie progressive de ce type d’habitat par des extensions extérieures qu’on appelle des semis-troglodytes et qui en s’agrandissant deviennent la partie principale, la partie souterraine servant cette fois d’annexe. »
Après un abandon relatif, l’habitat troglodytique connait aujourd’hui un nouvel essor pour son intérêt patrimonial, environnemental et énergétique.
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