Le Grand Anjou, une puissance européenne

Grâce à une habile politique d’alliance, les Angevins s’emparent du comté du Maine (1110), puis en 1144 du duché de Normandie avec Geoffroi V le Bel, le premier de la lignée à être surnommé Plantagenêt. C’est le début de l’épopée européenne de cette dynastie.

En 1154, Henri Plantagenêt II hérite du royaume d’Angleterre et prend la tête d’un vaste Etat dont l’Anjou est le cœur : de l’Ecosse aux Pyrénées, de la partie orientale de l’Irlande au Bas-Berry. Il obtient pour fiefs, la Normandie et la Bretagne par sa mère, l’Anjou, le Maine et la Touraine par son père, le Poitou, la Guyenne et la Gascogne par son épouse Aliénor d’Aquitaine. 

Ce territoire est le rival de la France pendant de nombreuses décennies. Le roi de France possède alors peu de villes d’importance : Compiègne, Paris, Orléans, Bourges… 

Les Plantagenêt sont à l’origine d’une organisation systématique de la vallée de la Loire, selon le principe hortus-ager-saltus : le jardin proche des maisons, les champs dans la vallée et la forêt au-delà des coteaux. Ils sont à les pionniers de la mise en œuvre systématique de « levées », digues destinées à contenir les plus hautes crues de la Loire, mais surtout à la rendre navigable. Ils fondent des écoles de droit. Durant ce XIIème siècle se développe également un élément d’architecture toujours présent dans le Val de Loire : la voute angevine dite voûte Plantagenêt. Plus bombée qu’une voûte d’arrêtes, elle préfigure la voûte d’ogives qui sera omniprésente au siècle suivant. 

C’est sous le règne de Philippe Auguste, roi de France de 1180 à 1223 que les possessions ligériennes des Plantagenêt intègreront progressivement  le domaine des capétiens. Le traité de Paris en 1259 signé entre Louis IX (Saint-Louis) et Henri III d’Angleterre scellera la nouvelle répartition des territoires ligériens notamment.