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Urbains, populaires, nourriciers
Publié le 24 mai 2017 - Mis à jour le 10 mai 2022
Les parcs urbains XIXe et XXe siècles
Au XIXe siècle les jardins gagnent les villes du Val de Loire. C’est la naissance des parcs urbains avec un engouement pour les jardins de fleurs, favorisés par la production en serres. A la fin du XXème siècle, ces jardins deviennent un enjeu en aménagement urbain.
En contrepoint des effets néfastes de la révolution industrielle et en contraste dans le développement urbain, le jardin devient partie intégrante de la ville. Jusqu’alors cantonné aux abords des châteaux et aux grandes demeures du Val de Loire, l’art des jardins gagne progressivement aux XIXe et XXe siècle l’espace public sous la forme des parcs urbains. Angers, Tours, Orléans, Blois…les agglomérations du Val de Loire se dotent toutes de leurs parcs ouverts au public, vastes jardins de style néoclassique ou anglais, agrémentés de plantes d’ornements, de pièces d’eau et d’ouvrages architecturaux : ponts, kiosques, statues…
Esquissé dès le début du XIXe siècle, le jardin du mail d’Angers par exemple n'est créé en tant que tel que dans la seconde moitié du siècle, atteignant le boulevard de ceinture du centre-ville. Après l'érection de la fontaine en 1856, le jardin de style néoclassique dessiné par l'architecte A. Bibard et supervisé par le pépiniériste André Leroy est ouvert au public en 1859. Pourvu en 1877 d’un kiosque à musique, des statues animent ses allées de verdure.
Ce parc tient alors place de grande composition urbanistique d'Angers, à la charnière de plusieurs éléments, l'hôtel-de-ville, l'avenue et le square Jeanne-d'Arc, l'esplanade de la place du Général-Leclerc, avec le Palais de Justice en fond, sans oublier les constructions privées tout autour, notamment les hôtels particuliers du 19e siècle.
Autre exemple, le jardin des Prébendes d'Oé de Tours, est créé en 1872 par les frères Bühler, célèbres architectes paysagistes. Ce parc adopte l’art du jardin à l'anglaise, en vogue en France depuis la fin du XVIIIe siècle. Richement fleuri, il est agrémenté d’arbres et de conifères d'ornement, plantés par groupes de même essence, en fonction de leur port et de leurs coloris. Les éléments architecturaux ne manquent pas dans cette composition végétale, deux ponts de bois surplombent une pièce d'eau irrégulière. Le kiosque et des statues viennent également agrémenter l’ensemble.
Jardins ouvriers et banlieues maraîchères des villes
Au XIXe siècle, le potager n’est plus l’apanage des seuls châteaux, abbayes, grandes demeures ou des habitations rurales. A mesure que les villes du Val de Loire s’étendent, les espaces maraîchers se développent à leur périphérie : ceintures maraîchères pour la production commerciale et jardins ouvriers pour les particuliers.
L’activité maraîchère dont le développement est historiquement récent (XIXe siècle) est importante dans le Val de Loire: son impact sur le paysage est multiple. Ainsi l’on retrouve des enclaves assez vastes au sein du tissu urbain. Cependant, ce qui semble prédominer et faire la singularité des espaces ligériens de vallées non remembrés, est un parcellaire maraîcher dense, constitué de parcelles longues et étroites et situées en périphérie de la ville. A ce paysage s’ajoutent certains vestiges comme des réservoirs d’eau, des serres ou des clos.
Cette survivance actuelle d’une ceinture maraîchère des villes témoigne du dynamisme de cette activité dans la région, qui a du faire face au développement urbain tout en maintenant une activité agricole à forte valeur ajoutée.
Les très nombreux jardins ouvriers également présents en périphérie de nombreuses villes du Val de Loire (Amboise, Tours, Orléans…) prolongent sous une autre forme cet attachement à la culture maraîchère. Les Jardins ouvriers de Touraine gèrent ainsi environ 1300 jardins familiaux qui sont fournis avec abris et clôtures. Aujourd’hui, à Tours par exemple, 778 jardins familiaux d’à peu près 200 m² chacun occupent environ 20 hectares.
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