Le grand paysage

Publié le 22 mai 2017 - Mis à jour le 23 mai 2017

La troisème échelle de perception de l’identité paysagère du Val de Loire, ce sont la monumentalité de ces vues et perspectives, d’une rive à l’autre, de coteau à coteau. Horizontalité, ouverture et profondeur de champs structurent cette perception. Le paysage s'apprécie, aussi, d'un coteau à l'autre du Val, sur des distances dépassant souvent 10 km. Les vues panoramiques sont grandioses, que ce soit depuis le coteau ou la levée.

Cet effet s'explique par la largeur de la vallée, l’importance des plans horizontaux et la dominante des espaces non-bâtis, agricoles et naturels. 

Ces caractéristiques donnent une ouverture et une profondeur de champs aux perspectives dont la forêt, à l'horizon, constitue souvent la limite visuelle. 

L'identité

" Le long du coteau courbe et des nobles vallées, 

Les châteaux sont semés comme des reposoirs, 

et dans la majesté des matins et des soirs, 

La Loire et ses vassaux s'en vont par ces allées. 

Cent vingt châteaux lui font une suite courtoise, 

Plus nombreux, plus nerveux, plus fins que des palais." 

- Charles Péguy 1873 - 1914 Les tapisseries 

L'horizontalité 

Le grand paysage est organisé selon de vastes perspectives transversales et longitudinales. La ligne horizontale domine, soulignée par le trait continu de la levée. Les châteaux, nobles silhouettes belvédères jalonnent la ligne d'horizon et conduisent naturellement à la grande échelle du paysage. 

L'ouverture  

Ce sentiment de monumentalité est renforcé avec la possibilité de lire le relief, grâce aux larges espaces ouverts agricoles (vigne, maraîchage, arboriculture) avec, à l'horizon lointain, la silhouette sombre de la forêt pour arrêter le regard. 

  

La profondeur des champs 

L'étendue se mesure, s'évalue, s'apprécie. Le paysage est constitué d'une succession de strates horizontales qui construisent la profondeur de champs et met en valeur les éléments ponctuels et les verticales si petites soient-elles. 

Multiplicité

La perception du Val est différente selon que l’on est sur le fleuve ou sa berge, sur son fond plat ou sa levée, sur son pont  ou sur la crête du coteau. Cette variété est accentuée par la disposition des boisements qui, dans un jeu d’ouverture/ fermeture, masquent ou encadrent des scènes passant du panorama grandiose au l’intimité du fleuve. 

"C'est un des plus beaux paysages du monde, le plus bel équilibre entre les masses de pierre, les masses de verdure, la masse de l'eau. Et n'oublie pas qu'il y a une autre masse, le silence...." 

- Max Jacob 1846 - 1944 

Les mutations récentes

Voir l'animation en pleine page  

  

Les impacts de certaines formes de développement sur le paysage à l’échelle du grand paysage sont : 

  • la disparition des « coupures vertes agricoles et naturelles », entre les villes et les villages de Loire,
  • la dégradation des grandes perspectives avec la diminution, voire la fermeture des champs visuels,
  • « l’écrasement » de la composition patrimoniale par des aménagements hors proportions.

  

Des orientations pour agir

  • Concevoir des ponts en harmonie avec la traversée de la Loire et de sa vallée.
  • Concevoir des parcs d’activités comme des «Portes d’entrées» du Val de Loire.
  • Implanter les mâts de grande hauteur à bonne distance des espaces patrimoniaux.
  • Soutenir les productions agricoles en renforçant le lien entre villes et campagnes.
  • Freiner la transformation des terres agricoles en terrains à bâtir.
  • Intégrer les bâtiments agricoles.

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