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- Saint-Florent-le-Vieil et son abbaye
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Julien Gracq
Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018
Saint-Florent-le-Vieil se situe sur la rive gauche de la Loire. C’est le lieu de naissance de l’écrivain Julien Gracq (1910-2007), connu notamment pour le prix Goncourt qu’il refuse en 1951, pour son roman « Le Rivage des Syrtes ».
Ce discret professeur d’histoire-géographie était très attaché à ce lieu où il venait régulièrement pour ses vacances, où il écrivait, et où il se retira définitivement. Proche du romantisme allemand et du surréalisme, il est resté très indépendant des mouvements littéraires, jusqu’à refuser tout prix qu’il qualifiait de « mascarade » littéraire.
Son ton sombre et sévère s'adoucit en parlant de ce paysage qu'il transforme et anime par son imaginaire. « ... aussi loin que remonte ma mémoire, le bateau de mon père, la longue et lourde plate vert d’eau avec son nez tronqué, avec sa bascule à l’arrière qui servait de vivier pour le poisson, son mât pour une voile carrée, a tenu dans ma vie une place presque quotidienne : il était amarré au quai de la Loire, à trente mètres devant notre maison ; j’y sautais aussi familièrement, les rames sur l’épaule, les tolets à la main, que plus tard, j’enfourchai ma bicyclette. » (Les Eaux étroites, José Corti, 1976).
Dans ce recueil il retrace son enfance au bord de la Loire et de l'Èvre et relie le paysage à ses auteurs préférés comme Edgar Poe, Arthur Rimbaud ou encore Jules Verne.
La Maison Julien Gracq, léguée par l'écrivain à la commune avec l'ancien grenier à sel, est un lieu consacré à la littérature, une résidence d'auteur. Située directement sur le bord de Loire elle offre la tranquillité et un environnement propre à inspirer les écrivains ou les artistes en résidence.
« Rien n'est surprenant dans mon souvenir comme la variété miniaturiste des paysages que longe le cours sinueux de la rivière dans l'espace de ces quelques kilomètres : si lentement que glisse la barque dans l'eau stagnante, d'une couleur de café très dilué, ils semblent se succéder et se remplacer à la vitesse huilée des décors d'une scène à transformation, ou de ces toiles de diorama qui s'enroulaient et se déroulaient, et défilaient devant le passager de Luna-Park assis dans sa barque vissée au plancher. » (Les Eaux étroites, José Corti, 1976.)
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