Structures éducatives
Musée de l'Ardoise
Publié le 30 mai 2017
On a attribué à Saint Lézin, évêque d’Angers au VIe siècle, la découverte des qualités du schiste ardoisier. Son utilisation comme élément de toiture n’est en fait avérée qu’au XI ou XIIe siècle. C’est dans les environs d’Angers que se situe le principal gisement ardoisier pour le Val de Loire.
On peut faire remonter de manière certaine l’industrie ardoisière en Anjou au XIVe siècle. Les ardoisières prennent de l’importance au XVIe siècle et permettent la couverture de nombreux châteaux de la Loire, dont celui de Chambord.
Jusqu’à la moitié du XIXe siècle, les carrières de schiste sont principalement exploitées à ciel ouvert, la dernière ferme en 1898 à Trélazé.
Par la suite, on creuse des puits, et on exploite le schiste par une méthode « de puits en bouteille ». Ces carrières fonctionnent comme celles à ciel ouvert, mais de manière souterraine, par gradins. Cette technique a rapidement été abandonnée, trop dangereuse et peu pratique, l’enlèvement des déchets se faisant par la surface.
Au début du XXe siècle se développe une méthode d’extraction souterraine sous voûte.
Dans les ardoisières, le travail est divisé. Les carriers détachent et extraient le schiste du gisement ; les fendeurs, eux, découpent et taillent en extérieur.
Lors de la première guerre mondiale et avec la mobilisation des hommes au front, les femmes arrivent dans les ardoisières. Les conditions de travail des fendeurs vont alors évoluer.
Les hommes fendaient le reparton (bloc de schiste débité) entre leurs jambes, geste impraticable pour les femmes avec leurs grandes jupes. On créé alors des machines à fendre et à rondir, et on installe les femmes dans des ateliers couverts. Dès lors, l’organisation du travail est modifiée, chacun occupe désormais un poste bien précis dans le processus de la mise en forme de l’ardoise.
A partir de 1850 et jusqu’en 1930, les Bretons constituent une source de main d’œuvre importante dans les ardoisières d’Anjou. Cette main d’œuvre rurale devient industrielle et ces carriers vivent et travaillent dans des conditions très difficiles.
A compter de la Première Guerre Mondiale, on fait appel à l’immigration étrangère, on compte ainsi parmi les employés des ardoisières des mineurs espagnols, italiens et polonais. Par la suite, dans les années 1965 puis jusqu’en 1980, on fait appel à des ouvriers portugais, maghrébins et turcs.
Les étapes de mise en forme de l’ardoise n’ont pas changé. D’abord le schiste est extrait, les blocs sont débités en plaques et celles-ci sont fendues et taillées. Les méthodes, elles, ont évolué : Les blocs sont débités à l’aide de marteaux pneumatiques munis d’outils en forme de coin ; la fente se fait à l’aide d’une machine à fendre à commande numérique, sans intervention humaine ; le rondissage se fait sur des machines individuelles ou automatiques munies de lames.
La dernière ardoisière en activité se trouve à Trélazé, elle emploie 200 personnes en 2011, alors qu’on en comptait 5 000 à 6 000 avant le déclin des années 1960.
Les carrières d’ardoises ont laissé en Anjou un paysage particulier, unique même dans la région. Un peu comme le paysage minier du Nord de la France, il se compose de chevalements et de buttes. Ces chevalements, liés aux puits d’extraction apparaissent dans le paysage dès 1880. Les buttes sont les déchets d’extraction amoncelés. Le pourcentage du schiste exploitable est faible par rapport à la masse extraite.
Les « vieux fonds » d’aujourd’hui, devenus plans d’eau, sont en réalité des anciens puits.
Entre les communes de Trélazé, Saint Barthélemy d’Anjou, les Ponts-de-Cé et Angers, est à l’œuvre un projet de valorisation de site ardoisier qui accompagne la renaturation de celui-ci. Le parc des Ardoisières a pour vocation de sauvegarder l’identité du site et les traces de l’activité humaine. L’initiative se veut originale en mettant en place des points de vue, des aménagements divers, un sentier d’interprétation, le tout relié par des sentiers de cheminement.
Une exploitation minière ancienne, savoir-faire et qualité
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