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Conduite et exploitation de la vigne
Publié le 23 mai 2017
Mode de conduite et d’exploitation
Le vignoble est à l’origine d’un paysage particulier. Il n’a cependant plus grand-chose à voir aujourd’hui avec ce qu’il fut : alignées et sans arbres, les parcelles de viticulture mécanisée ne ressemblent plus aux ceps des closeries plantées de fruitiers et disposées bien plus librement.
La vigne était plantée en foule, en désordre, et le même pied renaissait sans cesse par marcottage. Au cours des siècles, le palissage avec des échalas en bois remplace aussi l’ascension spontanée des vignes dans des arbres droits. Le principe du palissage est de maintenir la végétation et la récolte entre des fils et d’augmenter la surface foliaire exposée.
Puis au cours du XIXe siècle la technique du palissage adopte le fil de fer remplaçant les lattes. Son adoption est facilitée grâce à l’usage d’une nouveauté apparue au milieu du siècle : le raidisseur. La modification apportée dans le paysage est forte. Les fils bien tendus sont positionnés plus haut et l’alignement peut porter sur de plus grandes distances.
Les nouvelles plantations qui ont suivi la période postphylloxéra ont été normalisées. Le vignoble a alors changé d’apparence. Des rangs de vigne bien alignés ont remplacé des plantations plus anarchiques.
L’intérêt du palissage, maintenu depuis, est qu’il assure une activité photosynthétique suffisante pour garantir un bon développement de la vigne, une maturité optimale du raisin, puis des réserves suffisantes dans le bois. Le palissage peut se faire à 3, 4 ou 5 fils. Des machines à palisser existent et fonctionnent sur différents principes de relevage des rameaux, relevage des fils ou pose de ficelles et agrafage.
Ces évolutions techniques traduisent l’abandon progressif des supports en matériaux locaux. Au XXe siècle, les poteaux en schiste sont exceptionnels en Anjou.
Il existe par ailleurs dans le Val de Loire une particularité, le phénomène des clos. Désormais rares, la vigne y pousse contre des murs le pied au nord et les feuilles au sud. La vigne profite de la chaleur accumulée par le mur ce qui avance la maturité des raisins.
Le phylloxéra, crise et renaissance
La crise du phylloxéra fut une catastrophe pour l’activité viticole. Annoncée en 1883 dans le Layon, la maladie se propagea vite dans toute le Val de Loire. Paradoxalement, cette crise est également à l’origine d’une renaissance de la viticulture.
L’origine de cette crise du phylloxéra est un puceron jaune venu des Etats-Unis s’attaquant aux racines de la vigne. Le phylloxera vastatrix est à l’œuvre en Val de Loire à partir des années 1880. Il détruit la plus grande partie du vignoble. Les phylloxéras sont munis d'un suçoir qu'ils enfoncent dans les racines pour en sucer la sève.
En 1885, la récolte nationale passe de 80 à 25 millions d’hectolitres. En Indre et Loire, les vignobles occupaient 40 000 hectares avant la crise du phylloxéra, il n’en reste plus que 12 000 après. On utilise d’abord pour le combattre l’injection de sulfure de carbone qui donne quelques résultats, mais le vrai remède vient des Etats-Unis. La vigne indigène résistant naturellement au puceron, la solution est alors de pratiquer la greffe. L’alliance s’effectue entre les porte-greffes américains et la vieille vigne française et la reconstitution du vignoble fut ainsi possible.
L’ancien couvent des cordeliers de Saumur est l’hôte de la toute nouvelle Station viticole. Riche d’une importante collection de cépages, elle abrite les premières recherches scientifiques, et vers 1890 initie les vignerons à la recomposition des domaines, grâce au greffage des plants américains.
Cette crise phylloxérique entraîna une pénurie de vin, encourageant la fraude et la fabrication de vins artificiels. En 1889, la loi du 14 août donne la définition légale du vin: “produit de la fermentation complète ou partielle du raisin frais ou jus de raisin frais”.
Cette crise ne provoque pas l’arrêt définitif de la production viticole dans le Val de Loire, mais marque un tournant dans l’exploitation des vignes.
Le palissage se généralise, les rangs de vigne modifient le paysage, permettent l’introduction du cheval puis de la mécanisation. La vigne qui se cultivait partout n’est souvent replantée que sur les meilleurs terroirs, favorisant la vocation d’une viticulture de qualité. La crise phylloxérique met aussi de l’ordre dans l’encépagement.
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