06/12/2024
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Publié le 28 mai 2024
Cet article date d'il y a 6 mois
Le colloque "Au bon air des jardins", organisé les 15 et 16 octobre à l’École de la Nature et du Paysage à Blois (INSA Centre-Val de Loire), vise à nourrir une réflexion générale sur l’air et le climat sous le prisme socio-spatial des parcs et jardins urbains publics en France comme dans le reste du monde. Afin de favoriser le dialogue disciplinaire, l’appel à contributions est ouvert en sciences humaines et sociales : géographie, géohistoire, histoire, histoire de l’art, aménagement, architecture, projet de paysage, political ecology, sociologie…
Au XIXe siècle, Maupassant décrivait la canicule parisienne et vantait déjà la fraicheur à l’ombre des arbres en écrivant que "c’était une nuit sans vent, une de ces nuits d’étuve où l’air de Paris surchauffé entre dans la poitrine comme une vapeur de four. Une armée de fiacres menait sous les arbres tout un peuple d’amoureux" (Bel ami). Si les fiacres ont disparu, nul doute que les promenades, parcs et jardins restent des lieux appréciés en période de canicule pour des citadins à la recherche de "bon air".
Le colloque vise à nourrir une réflexion générale sur l’air et le climat sous le prisme socio-spatial des parcs et jardins urbains publics en France comme dans le reste du monde. Il a pour objectif de montrer si ces espaces sont marqués par des évolutions et transitions géohistoriques communes ou, au contraire, différentes dans les enjeux liés à l’air et au climat (Corbin 1982 ; Metzger 2018 ; Brassart et al. 2022). Afin de favoriser le dialogue disciplinaire, l’appel est ouvert en SHS : géographie, géohistoire, histoire, histoire de l’art, aménagement, architecture, projet de paysage, political ecology, sociologie…
Les parcs et jardins publics connaissent plusieurs vagues d’ouverture au XVIIIe siècle. Comme l’écrit Franck Debié, ils répondent à plusieurs objectifs : « aérer, rafraîchir, nettoyer, permettre le repos, voilà fixés les objectifs du premier jardin public» (2002). Ils ont en commun à la fois des métamorphoses et une certaine continuité de leurs fonctions sociales et écologiques (Mathis et Pépy 2017 ; Musée historique de Lausanne 2022). Nous les envisageons pour ce colloque dans toute leur diversité mais dans la mesure où ils sont bien ouverts au moins une partie du temps à un grand public et où ils sont connectés à la ville, en incluant les « bois » proches des villes, les cimetières et les jardins botaniques notamment dans les Empires (Blais 2023). Réputés comme des refuges d’air pur depuis le XVIIIe siècle dans des villes jugées malsaines (Lefay 2015), ils sont devenus récemment des îlots de fraicheur dans des villes fortement marquées par les canicules, et plus généralement par le changement climatique.
C’est cette approche géohistorique que le colloque souhaite mettre en avant en ouvrant des perspectives de dialogues féconds entre le passé, le présent et le futur de ces espaces aménagés pour accueillir le public ou ouverts au public à un moment de leur histoire. Y a-t-il eu par exemple des discours ou pratiques spécifiques liées à l’air dans les parcs et jardins selon les lieux, les tendances politiques ? Pourquoi certaines périodes sont-elles plus favorables que d’autres dans la prise en compte de cet enjeu ? Quelle place spécifique a été donnée aux parcs et jardins lorsque la voiture est devenue de plus en plus présente en ville, notamment après la Seconde Guerre mondiale ? Ces espaces ont-ils été des lieux d’expérimentation pour étudier la pollution de l’air (Escourrou 1991) et le réchauffement climatique ?
De l’aérisme et l’hygiénisme à l’écologisme et au changement climatique, comment les discours, les aménagements et les pratiques ont-ils évolué dans ces espaces de verdure urbains ? Quelles sources sont disponibles pour l’aborder ? Quels liens sont à faire entre l’histoire urbaine et celle des jardins, et ce dans la perspective climatique du colloque ? L’imaginaire lié au bon air ou au bon climat a-t-il guidé la localisation, les aménagements ou certaines fonctions des jardins ? Comment le bon air des jardins s’oppose-t-il à l’air vicié des eaux stagnantes et des eaux usées, quelles autres formes d’eau ont été mises en avant en fonction de leur lien avec un bon ou mauvais air ? Les propositions discuteront également des injonctions au bon air, avec une réflexion critique par exemple sous l’angle de l’évolution des prix du foncier à proximité des parcs et jardins. Le bon air est-il source d’inégalité environnementale et de conflictualité urbaine ? Participe-t-il de processus d'écogentrification ?
Les interventions proposées s’appuieront sur les axes suivants, sans s'y restreindre et pourront porter sur une période très précise, ou adopter une approche plus transversale.
Les propositions de communication (500 mots) doivent être soumises pour évaluation sur le site dédié au plus tard le 30 juin 2024. Une réponse sera donnée à la mi-juillet.
Informations et soumissions des communications sur https://bonairjardins.sciencesconf.org/
Bien reçu !
Nous vous répondrons prochainement.
L’équipe de la Mission Val de Loire.