La vie sauvage des monuments - Célébrations des 50 ans de la Convention du patrimoine mondial

Le 16 novembre 2022, nous célébrerons les 50 ans de la Convention du patrimoine mondial de l’Unesco . Ce traité, qui affirme que les œuvres des hommes et celles de la nature ne forment qu’un seul et même patrimoine, faisait déjà état de la nécessité de penser les territoires de façon globale, reliée et poreuse, pour en garantir la préservation. 

Comment relire la Convention du patrimoine mondial un demi-siècle après sa déclaration, qui mentionnait déjà en préambule que "le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation, mais encore par l’évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave par des phénomènes d’altération ou de destruction encore plus redoutables" ? Comment recomposer le récit du territoire du Val de Loire Unesco en intégrant une large palette de problématiques reliées ? Comment définir un socle commun constitutif d’une dimension patrimoniale “bio-culturelle”, transversale et partagée, en lien avec l’idée évoquée par l’Unesco ? 

Si nous avons une bonne connaissance du patrimoine bâti et des outils pour en garantir la protection, quel regard pouvons-nous porter sur l’état des milieux qui y sont associés et des interactions complexes qui en résultent ? Comment comprendre et valoriser les liens entre les monuments et leurs « biotopes » ? Quelles approches transversales permettraient d’ouvrir de nouvelles perspectives, de nouvelles formes de cohabitations ou de renouer avec des pratiques anciennes ? Comment faire évoluer la notion de patrimoine ? 

Nous vous proposons de partager ces interrogations autour de trois discussions, de la projection d’un documentaire et enfin d’un débat. 

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Programme

• 14 h – Ouverture officielle
• 14 h 15 – Introduction

Jean-François CARON, maire de Loos-en-Gohelle et président de l’Association des biens français du patrimoine mondial (ABFPM) 

Roberto EPPLE, président de SOS Loire Vivante et de European Rivers Network 

• 14 h 45 – Les levées, avant-poste de nos incertitudes

Les levées sont à la fois un axe de communication qui longe la Loire, un « balcon » sur le Val et une ligne de démarcation entre un lit mineur ensauvagé et un lit majeur occupé par des infrastructures urbaines ou agricoles. La connaissance de leur histoire, de leur évolution et des modalités d’entretien, mais également de préservation constituent des enjeux importants sur les plans techniques, patrimoniaux et paysagers. Trois épisodes du podcast « Levées vous », réalisés par la Mission Val de Loire, évoquent cette histoire et seront présentés en introduction de la discussion, qui sera l’occasion de faire le point sur les notions techniques évoquées et de s’interroger sur les modalités de gestion de cette frontière. 

• 15 h 45 – La Loire à l’état sauvage

Les modifications du tracé et du niveau de la Loire font naître de nouvelles îles au gré des dépôts sédimentaires et contribuent au développement d’une ripisylve riche en biodiversité. Cycles rapides, facultés d’adaptation, ces espèces participent à la filtration de l’eau et au maintien des berges. Elles évoquent un paysage d’avant la présence des communautés humaines. Un retour à l’état « sauvage » qui serait susceptible de modifier notre lien culturel au fleuve ? Nos attachements au fleuve évoluent à mesure que nos désirs de nature s’amplifient. Les usages qui en découlent sont-ils compatibles avec la fragilité des milieux ? 

• 16 h 45 – Pause-café et quiz sonore "Les sons du Val de Loire"
• 17 h – Habiter le monument

Le Val de Loire est riche de nombreux patrimoines. Le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine œuvre depuis 1996 à la préservation des patrimoines naturels, culturels et bâtis. Au travers de quelques exemples concrets, nous aborderons des histoires de convergences de conservation des patrimoines : la campanule à feuille de pêcher dans les jardins des coteaux ligériens ; la pulicaire vulgaire et les cales de Loire ; le têtard et les saproxylophages ; la loutre, le castor et la rivière ; les rapaces nocturnes et le bâti vernaculaire ; les chauves-souris, les troglos et les châteaux… Nous partirons ensuite d’un monument singulier et peu connu, la grotte de la Roche Cotard , pour interroger son rôle dans le maintien d’un écosystème spécifique. Enfin, nous évoquerons les inventaires associés aux monuments et le cas particulier des lichens. 

• 18 h 30 – Projection du documentaire « La vie sauvage des monuments » (France·TV Studio, 2021, 52 min.) suivi d’un débat

Le château de Villandry, la cathédrale d’Albi, la forteresse de Salses et le fameux Pont du Gard abritent notre passé et un trésor encore à découvrir : la faune sauvage. Alors que la biodiversité décline, de plus en plus d’espèces se réfugient dans les monuments. Mais lors de travaux ou quand le public afflue, ces sanctuaires hors du commun se transforment en pièges. Au cœur de l’action, des femmes et des hommes relèvent le défi d’une relation vertueuse entre protection du patrimoine historique et sauvegarde de la vie sauvage. 

• 20 h – Cocktail de clôture

Partenaires de l'événement

Direction régionale des affaires culturelles Centre-Val de Loire | Association des biens français du patrimoine mondial | Parc naturel régional Loire Anjou Touraine | École de la nature et du paysage - INSA Centre-Val de Loire | Ligue pour la protection des oiseaux Centre Val de Loire | Natexplorers - Loire sentinelle | SEPANT | Conservatoire d'espaces naturels Centre-Val de Loire |