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Un paysage minier en Anjou
Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018
La légende attribue à Saint Lézin, évêque d’Angers à la fin du VIe siècle, la découverte du schiste ardoisier et la possibilité de son exploitation.
Les premières ardoisières depuis la veine partant d’Angers jusqu’à Trélazé sont exploitées à partir du milieu XVe siècle. Les ardoisières sont d’abord à ciel ouvert, les « vieux fonds ». L’extraction est manuelle, avec les ouvriers « d’en haut » à la surface et ceux « d’en bas » au fond du puits. La remontée est faite à dos d’homme sur de longues échelles et les fendeurs taillent au ciseau.
La machine à vapeur en 1830 permet de percer dans la veine jusqu’à 180 mètres de profondeur. L’arrivée du gaz en 1847 puis de l’électricité en 1878 orientent l’exploitation définitivement en mine. Le dernier puits à ciel ouvert ferme en 1898. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le paysage minier se développe avec de nombreux chevalements, dont celui de l’Hermitage dessiné par Gustave Eiffel, qui emploient alors 3 000 ouvriers. Les quantités très importantes de déchets extraits modèlent fortement le paysage par la mise en place de buttes qui transforment le site. La crue de 1856 inonde les ardoisières, le site de Trélazé est en arrêt pendant plusieurs mois.
Dans les années 1960, la crise industrielle frappe et commencent les licenciements et fermetures de puits. Les vieux fonds inutilisés se remplissent d'eau (pluies, infiltrations, ruissellement, …), formant des petits lacs quasi circulaires. Les 200 hectares environ délaissés par l'industrie sont colonisés par la végétation.
Le site se présente aujourd'hui sous la forme d'un grand parc péri-urbain. S’y trouve le Musée de l'Ardoise, lieu de mémoire et d'exposition qui propose aussi différentes animations. L'atelier de paysage qui a réaménagé le site a eu une approche écologique avec des aménagements modestes et des interventions douces : création de cheminements, rampes d'accès vers les points d'eau et implantation de quelques mobiliers. Le but du réaménagement était de sauvegarder l'identité du site et les traces de l'activité industrielle qui l'ont modelé tout en laissant la nature reprendre ses droits. Depuis 2008, le site est devenu un passage pour la Loire à Vélo. L'ambiance y est très particulière, passant de zones extrêmement vertes à d’autres totalement minérales et ce naturel maitrisé est d'une grande valeur dans une zone périurbaine dense.
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