Le lit majeur, un grand paysage

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

L’histoire et la lecture d’un paysage fluvial s’inscrivent dans la durée


L'histoire et la lecture d'un paysage fluvial s'inscrit dans la durée. Le lit majeur d’un fleuve c’est l’espace qu’il occupe ou qu’il a occupé au plus haut de son niveau.
Louis-Marie Coyaud est géographe et il nous présente le lit majeur de la Loire à commencer par celui des temps géologiques.
« Le lit majeur initial, c’est-à-dire à l’époque où on peut parler réellement d’un fleuve sauvage, c’est d’un coteau à l’autre. C’est-à-dire du coteau nord au coteau sud, un fleuve qui peut faire 2, 3, 4 kilomètres de large ou plus. » Le fleuve dessine un paysage en sculptant la géographie physique.
« On a un vestige géologique disons de la période antérieure qui est le profil de la vallée, donc c’est un schéma très simple avec une grande auge au milieu de laquelle il y a une bosse sur laquelle s’installent des maisons et des cultures. On va trouver au nord et au sud une zone basse qui sont les anciens bras de la Loire, l’un toujours occupé par le fleuve, l’autre occupé aujourd’hui par le Cher, et entre les deux une zone plus haute qui est un chapelet d’anciennes îles où sur cette bosse il y aura la ville de Tours, il y a aura les zones habitées en amont et en aval, Saint-Pierre-des-Corps ou La Riche ou toutes les petits communes qui sont au bord du fleuve, elles sont au bord parce que c’est plus haut que lorsque l’on s’en éloigne. »
Car les espaces naturels deviennent un espace habité. « Tous les paysages humanisés sont des paysages culturels. On a la prise en charge des potentialités du milieu, la grande vallée qu’on a évoqué tout à l’heure donc c’est un héritage géologique. Une deuxième strate c’est un paysage hérité de l’époque paysanne où on va mettre en valeur les terres en fonction des débouchés économique. Et ensuite une période contemporaine qui est la dévalorisation d’un certain nombre d’avantage comme par exemple les zones basses pour la prairie puisqu’on utilise désormais peu de fourrage par rapport à l’époque ancienne et puis les zones non constructibles à cause des dangers de crues, donc on a tout un ensemble de trois combinaisons, d’époques, tout ça se combinent pour donner des paysages de plus en plus complexes. »


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