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Travailler les sols
Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018
Les hommes adaptent leur travail pour mieux utiliser l’espace
Du train, vous apercevez une presqu’ile, celle de Berthenay... la nature y semble sauvage et pourtant l’exploitation agricole y est ancienne. Une grange du 12e siècle en témoigne encore : c’est là que les moines de l’abbaye de Marmoutier à Tours entreposaient les récoltes prélevées pour la dîme.
Dans son large val, la Loire est à fleur de sol ou presque. Les terres qu’elle traverse sont donc de vastes plaines dont elle a longtemps enrichi les sols avec les particules qu’elle y déposait, les alluvions. En val de Loire, il s’agit surtout de limon et de sable. Les alluvions les plus grosses et les plus lourdes restent au bord du fleuve et s’entassent, jusqu’à former un bourrelet de rive... C’est à la fois une digue naturelle et un monticule fertile, idéal pour cultiver à l’abri des inondations. En contrebas du bourrelet, en allant vers le coteau, l’eau peut s’étendre. C’est la dépression latérale souvent parcourue par un cours d’eau qui est un bras latéral ou un affluent de la Loire. Même sans rivière, c’est en tout cas une zone humide inondable longtemps restée non cultivée. En revanche, c’est un lieu propice pour faire paître les animaux.
C’est ainsi que traditionnellement l’homme a occupé le bord de Loire : sur les bourrelets de rive, la culture du blé, des pois, des fèves ; et dans les prairies : le pacage des animaux comme les bovins, qui fournissaient de l’engrais, une peu de viande et une force de traction ; on y laissait aussi les oies, pour leurs plumes, sans oublier les porcs.
Quand l’agriculture s’est vraiment spécialisée - au XIXe siècle- l’exploitation des terres cultivables s’est concentrée sur le plus rentable : le lin et le chanvre destinés à la marine à voile ; le train a d’ailleurs joué un rôle majeur dans le transport de ces produits. L’élevage servait encore à fournir de la fumure mais il a commencé à décliner. Peu à peu, les engrais chimiques et l’industrialisation de l’agriculture ont rendu moins nécessaires les prairies dont beaucoup ont disparu. Celles qui restent sont des zones d’expansion de crue et des lieux de biodiversité qu'il faut préserver.
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