Peuplement
Publié le 24 mai 2017 - Mis à jour le 28 octobre 2019
À l’époque gauloise, trois peuples se côtoient dans l’est du Val de Loire : les Bituriges, les Turons et les Carnutes. Ils sont organisés en cités, ensembles constitués d’un chef-lieu et de son territoire.
Le territoire des Turons s’inscrit bien dans l’actuel département d’Indre-et-Loire. Il montre une certaine stabilité depuis l’Antiquité, voire dès la fin de la Protohistoire. Ce territoire s’appuie sur le cours de la Loire et contrôle 3 confluences importantes : celles du Cher, de l’Indre et de la Vienne. Pour les IIe et Ier siècles av J.C., le site occupé le plus vaste (50 hectares) est l’oppidum d’Amboise. D’autres sites plus modestes sont également connus comme à Rochecorbon et à Fondettes. À l’époque romaine, la ville de Tours devient capitale de cet espace. L’organisation de ce territoire est déséquilibrée avec une densité particulière d’implantations sur la Loire.
L’espace occupé par les Carnutes leur permet de contrôler deux importants fleuves de Gaule : la Seine et la Loire. Cette cité s’organise avec 2 pôles : Chartres et Orléans, dont la concurrence est à l’origine d’une bipolarisation du territoire carnute.
Enfin la cité des Bituriges couvre le département de l’Indre, du Cher et le nord de l’Allier. Son chef-lieu dont les origines remontent au moins au VIe siècle av J.C. est Avaricum (Bourges). D’autres sites se répartissent assez régulièrement sur ce territoire.
Si la Loire influence fortement l’installation des sites au sein de chaque cité, elle ne joue pas le rôle de frontière géographique entre ces 3 peuples.
Les noms de ces territoires se retrouvent dans notre géographie actuelle. Les Bituriges ont donné leur nom à Bourges et au Berry ; les Turons sont à l’origine de la ville de Tours et de la Touraine ; et le nom des Carnutes se retrouve dans celui de la ville de Chartres.
"Cette vaste contrée, sans caractère fort, offrant à l'homme l'attrait d'une nature conciliante, vivifiée par un tel réseau de communications, a de tous temps été une terre de mélanges et d'échanges (...). De multiples peuplades y ont cohabité, et tous les braves gens qui invoquent la pureté de leurs origines gauloises devraient savoir qu'ils sont en fait des métis de Carnutes et de Bituriges, des bâtards de Sedons et d'Eduens, voire d'autres tribus plus ou moins barbares (...) et la Loire est le grand artisan de ce méli-mélo.
C'est sa douceur, sa nonchalance, sa façon bien à elle de rendre la terre habitable, sa facilité à créer des liens qui ont fait d'elle une ligne d'attraction magnétique pour tous les bipèdes d'Europe."
Jean-Marie Laclavetine, "La Loire. Mille kilomètres de bonheur"
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