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Jusqu’au XVIème, une société de troglodytes
Publié le 23 mai 2017 - Mis à jour le 30 mai 2017
L’origine des premiers abris creusés dans la roche remonte au moins aux premiers temps du Moyen Age (au IVème siècle Saint-Martin creuse des cellules à Marmoutier). Vers le XIIe siècle le nombre de creusements augmente avec l’essor démographique et la nécessité de se loger. En outre, dans le Val de Loire, de nombreux monuments troglodytiques datent sans ambiguïté des XIVème et XVème siècles.
Le « troglo » a pu être le mode de logement de l’ensemble de la société. Pendant des siècles l’habitation des populations modestes : paysans, carriers ou bateliers coexiste avec des habitats seigneuriaux troglodytiques. En effet, du fait de ses atouts - hygrométrie stable, pas de grands froids ni de grandes chaleurs-, l’habitat souterrain a séduit les plus humbles, mais également les plus riches. Petits manoirs, et vastes châteaux s’installent dans le coteau. Les motifs architecturaux sont les mêmes que dans les demeures seigneuriales de surface : tourelles polygonales et frontons taillées à même la paroi rocheuse. Le décor y est également soigné, et on retrouve dans les pièces spacieuses tous les attributs d’un domaine seigneurial. Les styles et les règles architecturales sont respectés : les bâtisseurs se sont seulement adaptés à ce relief de coteau.
Certains coteaux abritent aussi des édifices religieux : abbayes ou chapelles souterraines, et de grands pigeonniers, symboles de privilèges nobiliaires.
Ainsi, à Souzay-Champigny, l’un des plus grands ensembles de constructions troglodytiques d’Anjou, l’habitat le plus modeste voisine avec le faste de nobles demeures, comme le château de Marguerite d’Anjou.
Si les hommes se servent des « troglos » comme d’habitations, ils ont également été utilisés et aménagés pour offrir un refuge en cas de besoin.
On estime que les premiers « souterrains refuges » ont été construits au bas Moyen-âge.
Ces creusements sont des cavités de taille modeste, à échelle humaine, destinés à protéger un petit groupe d’hommes. Ils sont faits de petites salles, reliées entre elles par des couloirs étroits et sinueux ; parsemés de boyaux, puits, chatières… On y installe également des pièges et obstacles pour mieux se défendre et garantir la sécurité des personnes présentes.
Afin de survivre dans le souterrain, des systèmes de lumière, ventilation, et aménagements divers sont mis en place. L’installation de silos par exemple, fait office de lieu de stockage pour échapper aux pillages, et permet de survivre en cas de séjour prolongé dans le souterrain.
Ils ont sans cesse été réutilisés pendant les périodes de troubles qu’a connu la région.
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