Vue sur le village et le château de Montsoreau depuis les Varennes-sur-Loire. CC BY-NC-SA Francis Vautier / Mission Val de Loire
 

Un long fleuve de sable

La Loire traverse des régions aux sols très variés, dont elle charrie les sédiments jusqu’à la mer. L’exploitation de ses calcaires a permis l’édification des principaux monuments et châteaux du Val de Loire.

Un peu de géologie s’impose pour comprendre les paysages du Val de Loire. Depuis les sources jusqu’à l’estuaire, la Loire charrie des sédiments qu’elle arrache au Massif central, aux berges de l’Orléanais et au Massif armoricain. Elle les dépose au gré du relief et des courants.

En Loire supérieure, le fleuve traverse les roches volcaniques du plateau ardéchois puis coule dans les gorges granitiques. Sorti du Massif central, il coule plus lentement vers le nord-ouest, à travers les assises sédimentaires. Le style fluvial change alors, caractérisé par des méandres et chenaux multiples typiques d’un fleuve en tresse.

Entre sable et roches

Après avoir sinué dans les dépôts alluvionnaires de Sologne, le fleuve s’inscrit entre des roches carbonatées de différentes périodes, à commencer par le calcaire de Beauce issu d’une formation lacustre qui endigue la rive droite. Son extraction, sous forme de moellons ou de granulats, est attestée dès l’Antiquité et jusqu’au XIXe siècle à Orléans. Présent dans les constructions, il s’efface aux environs de Blois. Ensuite, entre Blois et Amboise, la craie blanche marque les principaux reliefs comme celui de Chaumont-sur-Loire. Plus à l’ouest, les deux types de tuffeaux sont utilisés pour les édifices : le blanc pour les monuments et le jaune pour les levées.

En rive gauche, Candes, Montsoreau et Saumur sont installées sur le tuffeau du Turonien. En rive droite, avant de rejoindre Angers et le Massif armoricain, puis l’estuaire, l’Authion longe la Loire. La plaine alluviale se transforme en « polders » de terres fertiles délimités par la levée.

De subtils reliefs 

En Loire moyenne, les zones de confluence se caractérisent par de vastes espaces de méandres : le val s’élargit et le fleuve coule sur plusieurs kilomètres parallèlement à son affluent, avant qu’ils ne se rejoignent. Les îles apparaissent et disparaissent au gré des crues. Elles se stabilisent parfois, support d’une végétation abondante. Les alluvions peuvent former des « montilles » insubmersibles (restes de terrasses alluviales anciennes), difficilement perceptibles, sur lesquels s’implantent parfois des fermes et des hameaux.

Enfin l’océan !

Passé les Ponts-de-Cé, le fleuve emprunte un sillon tracé dans le Massif armoricain pour gagner l’estuaire. Schistes, micaschistes, grès et même charbon du Layon accompagnent la Loire dont les sédiments se déposent sur les plages du littoral atlantique.

Illustration principale : Vue sur le village et le château de Montsoreau depuis les Varennes-sur-Loire. CC BY-NC-SA Francis Vautier / Mission Val de Loire
 

Géologie du Val de Loire