Un paysage jardiné
Les jardins qui font la renommée du Val de Loire héritent des savoir-faire développés par les communautés religieuses, des pratiques agricoles médiévales et des apports culturels des guerres d’Italie.
La Touraine est associée au « jardin de la France » dès la fin du XVe siècle : climat, eau, relief et nature des sols favorisent les pratiques agricoles allant du maraîchage à la viticulture, en passant par les vergers et l’acclimatation de plantes exotiques.
Le sol y est amendé par l’apport des limons de la Loire et la tradition maraîchère est présente depuis la période médiévale. On attribue aux jardiniers italiens, qui accompagnent le roi Charles VIII à son retour des guerres d’Italie, l’introduction de plantes exotiques dont les agrumes. Mais il ne faut pas oublier le rôle des abbayes et des prieurés, qui administrent de vastes territoires. Les membres des communautés religieuses défrichent les bois, exploitent les terres inondables, collectent les plantes médicinales…
Paradis sur terre
Les châteaux, qui s’ouvrent sur le paysage à partir du XVIe siècle, offrent un cadre monumental aux jardins, même si peu de sources nous permettent d’imaginer les paradis jardinés des palais des bords de Loire. Il n’existe pas de vestiges des jardins les plus anciens : celui du château de Villandry est une création contemporaine du début du XXe siècle, dans l’esprit de la Renaissance. Celui de Chambord restitue les jardins à la française du milieu du XVIIIe siècle, quand Amboise ou Chenonceau dessinent des jardins inspirés de sources diverses. L’histoire du domaine de Chaumont-sur-Loire est un peu différente. En complément du parc aménagé à la fin du XIXe siècle s’est développé depuis 1992 un festival international des jardins qui consacre le Val de Loire comme laboratoire de création paysagère.
Grands et petits jardins
Dans le Val de Loire, l’ensemble du paysage est cultivé. Les varennes – terres arables enrichies des alluvions – accueillent les fruits et légumes qui y sont multipliés et sélectionnés avant de rejoindre les marchés parisiens. Melons, concombres, choux cabus, courges, raifort, mais aussi amandes, réglisse… sont exportés depuis la Touraine. Les grands jardins associés aux châteaux favorisent le développement de savoir-faire techniques : terrassements, gestion de l’eau, taille des végétaux… Dans les vallées, les jardins vivriers dessinent un parcellaire singulier et la tradition du jardin familial demeure dans les principales villes. Le lien avec le paysage jardiné perdure depuis les berges de la Loire jusqu’aux plateaux qui la surplombent.
Aller plus loin
Iconographie "Jardins et Val de Loire"
Ressources

Jardins et Val de Loire

Le Val de Loire, une terre de jardins

André Leroy (1801-1875)
