Levée de Loire, octobre 2013. © David Darrault.

Des eaux, des bas débits

La Loire s’écoule sur plus de 1 000 km, reliant le Massif central à l’Atlantique. Elle collecte les eaux d’un vaste bassin versant et permet l’essor d’implantations humaines et de nombreux écosystèmes.

Le plus long fleuve de France collecte les eaux d’un bassin versant qui couvre un cinquième de l’hexagone. Le tracé de son cours trahit quelques hésitations, mais c’est bien dans l’Atlantique que ce fleuve aux débits changeants verse ses eaux.

Au courant qui pousse la masse d’eau vers l’ouest répond un vent dominant qui gonfle les voiles des chalands dans le sens contraire. Cette particularité, associée à celle de son tracé, a consacré le fleuve comme axe commercial majeur, permettant de faire voyager jusqu’au XIXe siècle des marchandises sur de longues distances.

Tentatives de domestication

Un commerce dont la vivacité dépendait des aménagements du fleuve : levées, épis, duits, cales, sont autant de constructions qui mettent hors d’eau les riches terres cultivées, facilitent la création d’un chenal de navigation ou l’accès au fleuve. À contempler un paysage de Loire, il est bien difficile d’y déceler la part dévolue à la nature tant les artifices destinés à domestiquer ses eaux et à cultiver son val sont nombreux. Les levées de Loire, digues qui longent son cours sur des centaines de kilomètres, garantissent la protection des populations implantées dans le lit majeur et sont l’objet de toutes les attentions depuis près d’un millénaire.

Le retour du fleuve sauvage

À défaut de pouvoir canaliser la Loire, il faut s’adapter aux fluctuations de son niveau, à l’absence de vent ou aux embâcles hivernaux. Si le chemin de fer a eu raison de la navigation commerciale, certaines activités, comme la pêche, ont perduré et continuent de faire vivre une communauté ligérienne soucieuse de préserver la Loire et ses milieux. Îles, ripisylves, coteaux calcaires, grèves… constituent des habitats favorables à l’accueil d’une faune qui cohabite avec les communautés humaines. Le saumon, l’anguille, la sterne ou l’aigrette parcourent des milliers de kilomètres pour rejoindre la Loire, terre d’accueil de nombreuses espèces de migrateurs. Le castor, réintroduit à Saint-Dyé-sur-Loire, est à présent bien implanté.

Les aménagements les plus récents mettent parfois en danger la faune locale. Seuils, barrages, mauvaise qualité ou baisse des niveaux d’eau, espèces invasives menacent l’équilibre de l’écosystème Loire. L’enjeu de préservation du fleuve est collectif et ne se limite pas à son cours, mais interroge nos activités à l’échelle du bassin versant.

Repères

1000 km

La Loire compte entre 1 006 et 1 020 km selon les sources

444

Affluents de la Loire mesurant de 120 m à 421 km

300 km

Linéaire du val inscrit au patrimoine mondial

860 km2

Superficie du site UNESCO, soit 10 fois celle de l’île de Ré

117 800 km2

Surface du bassin versant, soit 1/5e du territoire métropolitain

45 m3/s

Débit moyen journalier à l’étiage le 15/09/1949 à Montsoreau

5 350 m3/s

Débit moyen journalier en crue le 22/12/1982 à Montsoreau

900 000

Habitants des 155 communes concernées par le Val de Loire UNESCO

Illustration principale : Levée de Loire, octobre 2013. © David Darrault.