Résidences d'artistes à la Colombière
Entre 2015 et 2020, la Fondation Marquise de Narros-Institut de France, la Mission Val de Loire et la commune de Gennes-Val-de-Loire ont organisé des résidences d'artistes consacrée au paysage culturel du Val de Loire et à ses représentations. Elles se déroulaient en bord de Loire, au sein de la Colombière, habitation et lieu de travail du sculpteur Gustave Pimienta pendant une trentaine d’années jusqu’en 1982.
Résidence 2020
Chloé Bocquet - Gravures
Chloé Bocquet est née en 1993. Diplômée de l’école supérieure des Beaux-arts du Mans en 2017, elle découvre la gravure au cours de son cursus, passant par l’atelier Moret (Paris) et la section arts-graphiques de l’école d’art de Leipzig (HGB) en Allemagne.
Durant sa période de résidence, Chloé Bocquet a développé trois séries d’images imprimées, utilisant à la fois la Linogravure, le Monotype ou encore la taille-directe sur cuivre. Des procédés déjà installés dans sa pratique. Les paysages de la Loire auxquels Chloé Bocquet s'est trouvée confrontée quotidiennement durant la résidence ont amené sa pratique sur de nouveaux territoires. La teinture de ses supports papier à partir de végétaux trouvés en Val-de-Loire (feuilles de Châtaignier, Noyer ou encore baies de Sureau), l’élaboration d’un nuancier de couleurs obtenu par décoctions de plantes. Chloé Bocquet s’est nourrie du face à face qu'entretient la Loire et les constructions qui peuplent ses bords.
Diane Hymans - Photographies
Née en 1991, Diane Hymans vit à Paris. Elle a commencé par étudier l’Histoire de l’Art à la Sorbonne avant d’intégrer l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2015 et d’en être diplômée en juin 2018. Elle utilise la photographie comme une loupe, en s'intéressant au détail et à la fragmentation, ce médium lui permettant de mener une introspection à partir de perspective monoculaire. Elle s'intéresse particulièrement au végétal et à ses représentations.
Pendant sa résidence, Diane Hymans s'est intéressée à l'image de la semeuse, figure écologique et féministe, qu'elle met en relation avec une autre image, elle aussi symbolique, celle de la fleur. À travers ses lectures, ses promenades, ses rencontres, la cueillette de plantes endémiques des bords de Loire, elle s'est imprégné des paysages ligériens. Pour clôturer sa résidence, elle réalisera un jardin "symbolique" à la Colombière : une installation de 12 images représentant des femmes musclées, à l’image de la semeuse (mal perçues car considérées comme androgynes et loin des canons féminins), seront mis en regard avec des textes publicitaires pour des engrais ou des graines de fleurs, mettant en avant cette injonction à être belle, présente autant chez la femme que chez la fleur.
Résidences 2019
Marie Liberos - Peintures
Marie Liberos, née en 1986 à Paris, est une artiste-peintre et plasticienne vivant à Tours. Lors de sa résidence, elle a développé un travail exprimant le caractère fragile et changeant des paysages naturels.
Comment connaître profondément un paysage, son histoire et sa relation à l’environnement ? De cette question est née l’idée de la série Lune noire : Peindre tous les jours le même point de vue, au même endroit sur le même format et effectuer des relevés scientifiques quotidiens de la température de l’air et de l’eau du fleuve, de la hauteur de l’eau, de la vitesse du courant et de la vitesse du vent. Ce travail s’est inscrit dans la temporalité de la résidence, à savoir un cycle lunaire complet en commençant à la nouvelle lune. Le souhait était une immersion dans un seul et même site des bords de Loire qui comporte une grande proximité avec les éléments vivants tels que l’eau, le vent, le soleil, la faune et la flore. Le chevalet était placé sous un saule blanc, au bord du fleuve, situé précisément au 28 rue Foulques Nerra à Préban.
Carnet de résidence
Aurélia Frey - Photographies
Installée à la Colombière, Aurélia Frey s'est sentie fascinée par la présence de Gustave Pimienta qui semble hanter l’atelier où il a vécu. Les statues restées là veillent sur les lieux. Ses poèmes, ses écrits sur l’art révèlent le personnage, ses pensées. Comme son besoin de communion avec la nature, son amour pour la poésie et l’art, et son goût pour le silence et pour l’observation qui nourrit l’imagination. On imagine ses longues et silencieuses promenades dans ce Val de Loire qu’il a élu, ses rêveries qui accompagnent le paysage et ses émotions devant l’œuvre d’art, façade sculptée d’un manoir, fronton d’une église, tableau d’un musée… Alors, à son tour, elle part sur ses traces, mêlant à ses rêveries les siennes. La beauté est là, la contemplation, le calme mais aussi la présence du fantôme dont elle emprunte les pas.
Réalisations vidéos
Résidences 2018
Ladislas Combeuil - Sculptures
Au cours de sa résidence, Ladislas Combeuil, plasticien et sculpteur, a fait le choix d’investir l’espace de la Colombière et son jardin en terrasses qui domine la Loire et son panorama. Ses installations et dispositifs redonnent ainsi vie à cet élégant jardin, en dialoguant avec le fleuve, en faisant appel à des matériaux parfois inhabituels et des formes toujours contemporaines. Ce lieu qui fut sans doute celui de l’inspiration de Gustave Pimienta redevient ainsi un jardin d’artiste. Ladislas Combeuil est diplômé de l’École des Beaux-Arts d’Angers. Son travail oscille entre sculpture et peinture à travers des oeuvres où se mêlent des approches fonctionnelles, ornementales et mathématiques.
Déborah Aubert - Récits
Déborah Aubert est née en 1990. Diplômée de l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles, son travail d’artiste fait appel aux montages cartographiques, dessins sensibles d’objet ou maquettes accentuées pour interroger l’évolution des paysages. Lors de sa résidence, elle a travaillé autour des récits d’habitants. À partir de la question du rapport quotidien entretenu par ceux-ci avec la Loire, elle retranscrit les témoignages recueillis en les mettant en perspective avec différentes expressions associant peintures, textes et cartographies, mettant ainsi en place une forme de « portrait sensible » du territoire et rendant ainsi compte du rapport des riverains avec leur fleuve.
Résidence 2017
Julie Maquet - Sculptures
Née en 1990, Julie Maquet a obtenu son Diplôme National Supérieur d’Expression plastique à l’école supérieure des Beaux-Arts TALM ANGERS en 2015. Elle travaille le volume, la sculpture.
Son travail à La Colombière s’est engagé dans l'intention de transformer l’espace qui est mis à disposition en « cabinet de curiosités », revisité de façon contemporaine, pour montrer une série de productions à la fois en relation et en décalage avec le contexte du paysage culturel du Val de Loire, réalisées à partir d'une collecte et d'une récupération permanente d'objets du banal et du quotidien. Elle a proposé une image de la nature, une interprétation qui lui est propre. Mais à travers le vecteur de la nature il s'est agit également d'interroger notre rapport aux notions de standard, de norme et de conformité, et donc de « monstruosité », notions fabriquées et mises en place par le monde humain.
Résidence 2016
Alix Gastineau - Musique & sons
Issu de l’ESBA d’Angers, titulaire du Diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP), Alix GASTINEAU, est musicien percussionniste de formation. Il axe aujourd’hui ses recherches sur la dynamique sociale que favorise le concert. Sous forme de performance, d’installation, ou de partition, son travail s’inspire de la matière sonore d’un contexte, d’un lieu en particulier, et tente d’en redonner une lecture fictive, une interprétation aveugle.
L'installation artistique qu'il a présenté à l'issue de sa résidence avait pour titre À la poursuite du bourdon. Le bourdon n’est pas seulement l’insecte pollinisateur, il fait référence à la musique. De la cloche de l’église aux cordes à son fixe des vieilles à roues, en passant par les tubes de certaines cornemuses, le bourdon c’est une note tenue, un accord continu. La quête insinuée par le titre évoque une recherche acoustique dans la région. Et cette quête s’affiche comme un parcours, une composition sonore retransmise dans le lieu d’exposition. Exclusivement fabriquée à partir d’enregistrement de terrain (field recording), et diffusée en boucle dans l’espace. Souvent retranchés profondément dans la terre, les troglodytes font entendre une musique souterraine, presque muette, celle du corps qui se déplace, de l’interaction de l’homme avec son habitat. Des enregistrements incorporés à la composition ont évoqué ce rythme de vie si typique des troglodytes. En relation à cette installation électroacoustique, l’exposition a présenté un cabinet de curiosité qui remplissait le rôle d’historique de recherche avec des objets trouvés, modifiés, fabriqués durant la période de résidence.
Résidence 2015
Maryline Tagliabue - Sculpture
Ingénieur-paysagiste formée à l’Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage à Blois, Maryline Tagliabue exerce en indépendante et collabore à différents projets à la croisée des arts et du paysage. Au cours de sa résidence, elle a développé une approche sensible du paysage à l’aide d’outils et de méthodes issus du monde de la conception comme de celui des arts :
- la cartographie comme un moyen d’exploration aléatoire du territoire puis de représentation d’une expérience vécue,
- la sculpture et le volume pour travailler les matériaux présents sur les sites.
Ainsi, sous la forme d’empreintes, elle a fixé et donné forme aux multiples facettes du paysage, ses usages, ses traces passées et présentes, ses éléments identitaires comme la pierre, l’eau, les jardins et la vigne (définition des paysages culturels du Val de Loire théorisée par Louis-Marie Coyaud).
À propos de la résidence
La Fondation Marquise de Narros-Institut de France, la Mission Val de Loire et la commune de Gennes-Val-de-Loire, souhaitant redynamiser la Colombière, ont décidé de consacrer les résidences au thème du paysage et à l’histoire. L’association Tourisme et Culture , en lien avec les différents partenaires, participe activement à l’ouverture du lieu et à son rayonnement.
La Colombière est la propriété de la Fondation Marquise de Narros-Institut de France suite à un legs. Cette maison a été l’habitation et le lieu de travail du sculpteur Gustave Pimienta pendant une trentaine d’années jusqu’en 1982.
Danièle Sallenave, de l’Académie française, auteur du Dictionnaire amoureux de la Loire et sensible à l’histoire et à la beauté du site, est conservateur de la Fondation Marquise de Narros-Institut de France. Elle préside le jury de sélection des résidents.
En raison de l'épidémie de COVID19 et d'importants travaux nécessaires au sein du lieu d'accueil, la résidence d'artistes de la Colombière n'a pas pu se poursuivre après 2020. La Mission Val de Loire a continué d'accueillir des artistes en résidence dans le Val de Loire dans le cadre du prix Mark Grosset des Promenades photographiques.